Les Dakinis ; Celles qui voyagent dans l'espace.

Dakini est un mot sanskrit, Khandro en tibétain, signifie littéralement « habitante du ciel » ou « danseuse du ciel ».

Et représente l'aspect le plus sacré du principe féminin dans le bouddhisme tibétain, incarnant à la fois l'humanité et la divinité sous une forme féminine.

Au-delà de toute référence conceptuelle, une Dakini est une manifestation féminine de l'énergie cosmique. 


Ces danseuses célestes, les rayons volants comme leur nom l'indique, peuvent être pleinement éveillées, des êtres de Sagesse.

Également des êtres féminins incarnés dotés de pouvoir spirituel et de réalisation. Elles sont non conventionnelles, souvent radicalement imprévisibles et travaillent pour apporter l'illumination des enseignements ou pour protéger le Vajrayana (véhicule de Diamant). 


Dans la tradition tibétaine, les Himalayas sacrés sont des Dakinis, des déesses qui jaillissent des profondeurs de l'Océan primordial. Leur écharpe blanche de félicité parcourt le ciel. 


Le féminin sacré en tant que guide spirituelle, protectrice de la Vie, révélatrice de vérité. La Dakini qui danse les mudras, ces gestes sacrés qui mettent en mouvement le Divin.

Elles sont des messagères de Vérité, apparaissant pour pourfendre les voiles de l'illusion, briser les chaînes, rompre les attaches. Là où l'on s'accroche désespérément, elles brisent les chaînes illusoires. Là où l'on s'enveloppe dans des draps d'auto-mensonges, de fausses croyances, de contes égotiques, elles pourfendent dans l'espace de la Sagesse-Compassion.


Elles n'apparaîtront pas parce que vous les appelez, ne resteront pas à distance parce que vous les fuyez. Elles ne répondent qu'au Bien supérieur : elles viennent quand il est temps, quand cela est Juste.
Enseignante de la Voie de la Non Dualité, elle invite à la transmutation.


Dans la tradition bouddhiste, les dakinis sont des émanations féminines du Bouddha et une « clé vibratoire » afin de révéler les termas, textes cachés. Considérées comme des guides spirituels, des messagères du divin, et des déesses protectrices. Elles sont souvent représentées dans des postures dynamiques et gracieuses, symbolisant l’énergie en mouvement et la transcendance des limitations.


La dakini est l’esprit éveillé de la sagesse qui danse dans le vaste ciel de la compassion, sans le moindre obstacle, ni attachement. L’esprit est alors libre de tous les pièges de l’égo. 

L'esprit est vivant et dynamique, plein d’amour et de compassion.
le ciel est le symbole bouddhiste de la sagesse inhérente à la vacuité fondamentale, et s'y mouvoir représente les moyens habiles mis en œuvre en vue de l'Éveil universel.

« La dakini est une messagère d'espace et une force de vérité, qui préside aux funérailles de l'aveuglement, conduisant à la fin de l'auto-tromperie. Partout où nous nous accrochons, elle coupe ; tout ce que nous pensons pouvoir cacher, même à nous-mêmes, elle le révèle. La dakini apparaît traditionnellement lors des transitions : les moments entre les mondes, entre la vie et la mort, dans les visions entre le sommeil et la veille, dans les cimetières et les charniers. »


Le terme dākinī vient de la racine de daksha, signifiant capacité, habilité. dakh signifie également « pur » ou « incomparable ».


Les Karmapas du Tibet sont les détenteurs de la coiffe noire. Cette coiffe,rangjung chopen (la coiffe apparue d'elle-même), dont on dit qu'elle fut tissée par les dākinī à partir de leurs chevelures et offerte au Karmapa en reconnaissance de sa réalisation spirituelle. On dit que la seule vue de cette coiffe peut éveiller le plus profond potentiel de l'esprit et même apporter l'illumination.  Le 15° Karmapa (1871-1922), fut le premier de la lignée des Karmapas qui se maria. Il vit dans un rêve que pour prolonger sa vie, il devait prendre pour épouse une émanation de la dākinī Yéshé Tsogyal, Urgyen Tsoma, née dans une famille près de Tsourphou. Elle put prolonger la vie du 15eKarmapa pendant 9 années.


Elles peuvent aussi jouer le rôle de parèdre «virtuelle», appelée jñanamudrā, dans les pratiques tantriques de visualisation de yab-youm. Une parèdre réelle étant une karmamudra. 


Les symboles que la dakini tient dans sa main occupent un aspect important de la pratique tantrique, puisqu'ils illustrent sa sagesse et certaines qualités auxquelles aspirent le pratiquant.
En tant que force de vérité, la dakini tranche là où il y a attachement et révèle ce que l'on tente de se cacher à soi-même.
Et c'est là qu'entre en compte le symbole du couteau courbé, le Kartika. Symbolisant l'acte de trancher l'attachement au soi afin d'atteindre l'éveil.

Souveraine et complète en elle-même, la dakini porte en elle sa part de masculin. Cet état est représenté par le Khatvanga, bâton qui symbolise la bodhicitta absolue en tant qu'union de la grande félicité et de la vacuité.


La Dakini Bouddha


Transformer l'ignorance, l'illusion et la dépression en sagesse transcendante.Son symbole : la roue du Dharma. La roue du Dharma à 8 rayons, le Dharmachakra est le plus ancien symbole des enseignements du Bouddha. Elle représente le chemin octuple vers l'illumination et l'Éveil, le développement de la conscience vers ce qui est « juste » : vue juste, intention juste, discours juste, action juste, moyens de subsistance justes, effort juste, attention juste et concentration juste.Ses 8 rayons représentent le chemin octuple. Sa forme de roue (chakra) symbolise la perfection de l'enseignement du dharma. La jante de la roue évoque Samadhi (concentration absolue, éveil)Le centre de la roue évoque la discipline, essentielle à la méditation.

La Dakini dans le Dzogchen


Dans le Dzogchen, les Dakinis sont les dernières étapes de la voie du Vajrayana. Les Dakinis sont des énergies vitales en tant que Base. Ce sont les activités des pratiquants avancés en tant que chemin, et en tant que fruit, ce sont les activités actualisées du Maître réalisé. Les Dakini sont également associées à la claire lumière. Les gens seront embrassés par la Dakini lorsqu'ils pourront transformer les poisons en énergie et en conscience illuminées.

Au cours de mes vingt ans auprès des maîtres tibétains, j'ai également eu cette grâce de côtoyer deux magnifiques Dakinis. Khandro Tséring Chödrön et Mayum Tsering Wangmo. Je suis tellement reconnaissante d'avoir pu les rencontrer et vivre l'expérience auprès d'elles de la pureté de leur Esprit et coeur adamantin.


Nathalie




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